Note pour la Commission Scientifique :
Cet article s’adresse à ceux qui ne connaissent pas ce domaine, autrefois réservé aux laboratoires scientifiques
gouvernementaux. C’est une initiation à l’étude de cette matière, incontournable pour celui qui signent des
centaines de signatures par jour, ou celui qui ne donne pas beaucoup d’intérêt à sa signature. Dans le cadre de
sa mission, l’expert international, manipule des centaines de documents, et pour porter sa mission à terme, sa
signature ou celle des partenaires partenaires est primordiale, il doit distinguer entre une signature vive de celle
scannée, se méfier de la signature sur des tablettes électroniques, connaitre la portée de la signature
électronique. Le but de cet article est la sensibilisation des collègues pour ne pas perdre du temps devant les
tribunaux ou dans les laboratoires d’analyse.
INTRODUCTION A L’ANALYSE DES FAUX DOCUMENTS
Après mon inscription à l’Ordre des Experts Internationaux, j’ai reçu de mes amis de partout dans le
monde des félicitations, mais aussi des explications « c’est quoi cette discipline? » ou encore «c’est la
Graphologie, n’est-ce-pas ? » et chaque fois, je devais donner des éclaircissements, pour souligner la différence
entre la Graphologie et l’Expertise en Ecriture.
La Graphologie, tout court, est une discipline qui a évolué depuis le 17 ème siècle, c’est l’étude du portrait
psychologique et comportemental d’une personne à travers son écriture. Aujourd’hui, c’est l’un des instruments
de recrutement dans les grandes sociétés, pour minimiser les risques et mettre la bonne personne au bon poste. A
part les diplômes académiques, les compétences et l’expérience du candidat, les DRH s’adressent aux
Graphologues pour révéler les caractéristiques managériales du candidat qui postule pour un poste clé dans
l’entreprise, à travers l’analyse de son écriture manuscrite.
Autrefois, les jeunes filles portaient au Graphologue les lettres d’amour reçues des prétendus amants, pour s’assurer de la sincérité, de la responsabilité et de la bonne foi du « scripteur». Aussi, le Graphologue, après l’étude des cahiers scolaires d’un élève, sur demande des parents de ce dernier, il peut lui suggérer une orientation vers une branche scientifique, littéraire ou une formation professionnelle, sans oublier qu’à travers l’étude manuscrite d’un malade mental, et en comparaison avec ses écritures précédentes, le graphologue peut déceler un diagnostic. Le cycle d’étude en graphologie est de trois ans dans les écoles européennes.
Si la Graphologie étudie la personnalité d’une personne connue, l’Expertise en Ecriture cherche à
identifier l’auteur inconnu, auquel est attribuée une écriture ou une signature. L’Expert en Ecriture est un
auxiliaire de Justice, il est nommé par les Juges pour analyser un document dans toutes ses composantes :
papier, encre, instrument d’écriture, les caractéristiques graphiques du scripteur, le croisement des traits etc…
Les cas du faux et usage du faux est en croissance exponentielle, on assiste à une course acharnée entre
les faussaires d’une part, les chercheurs et les laboratoires scientifiques gouvernementaux d’autre part. Les
faussaires – dénommés criminels en col blanc – procèdent à des procédures inédites et les scientifiques cherchent
à les contourner.
Les documents les plus falsifiés sont les testaments en premier lieu, les chèques, les contrats de vente
immobilières, les reconnaissances de dettes, les procurations etc… pour les pièces d’identité et les billets de
banque, des machines certifiées par les Banques Centrales, dotées de logiciel informatisé, détectent en une
seconde les caractéristiques incorporées dans ces billets (dimension, sécurités optiques, hologramme, infrarouge
et encres magnétiques).
Par contre, l’analyse de l’écriture manuscrite, émanant du cerveau, reste de la compétence de l’Expert
en écriture, que jusqu’à présent, aucune machine ni logiciel sont capables d’attribuer ou non, avec certitude, une
écriture ou signature à une telle ou telle personne.
Certes, l’Expert en écriture, dans ses analyses, fait recours aux nouveaux logiciels et machines dotées de
l’infra rouge, de l’ultra violet, capables de détecter certaines caractéristiques, impossible de les identifier à l’œil
nu, tels que les croisements des traits, les différentes encres figurant sur le document, le type du papier et des
éventuels rajouts, grattages ou lavages avec des procédés chimiques.
Mais l’écriture et les signatures manuscrites résistent-elles devant les nouvelles technologies ?. Dans le
cadre de la transformation digitale qui s’impose dans tous les secteurs, les échanges commerciaux internationaux
se font en temps réel – la concurrence oblige -, les contrats sont signés par un procédé électronique, on parle de la
signature numérique ou électronique.
Sur les comptoirs des banques, sont étalées des tablettes électroniques pour recueillir les signatures des clients, on parle de la signature digitale. Mais dans toute cette panoplie technologique, aucune formation n’est dispensée au personnel, ni sur la portée, ni sur les risques ou sur l’archivage des données et signatures recueillies par ces procédés. En cas de litige ou contestation d’une signature, le juge doit-il s’adresser à un informaticien ou à Expert en Ecriture?
Brahim HMICH, Expert International en Ecriture et analyste des documents argué de faux.